Le parc naturel marin de Mayotte
Situation
Le parc naturel marin de Mayotte a été créé en 2010 autour de l’île éponyme. Située dans l’océan indien et coincée entre la corne de Madagascar et le nord du Mozambique, Mayotte est devenue un département français d’outre-mer en 2011. Le parc marin couvre une superficie de 68.381 kilomètres carrés, soit un dixième de la France métropolitaine.
Géographie
La mer occupe la majeure partie de la superficie du parc. Mais les côtes, avec leurs écosystèmes particuliers, sont aussi surveillées et protégées. La quasi-intégralité des côtes de l’île possède des récifs. Cette barrière permet aux lagons de se développer.
Les lagons font office de deuxième barrière naturelle, derrière laquelle se nichent des mangroves. La mangrove, sorte de forêt de bord de mer, abrite une multitude d’herbiers et s’étend sur 7,3 kilomètres carrés. Dans les eaux du parc, on recense plus de deux mille trois cents espèces marines connues dont un quart sont des poissons. On dénombre aussi une vingtaine d’espèces de mammifères marins, soit un quart de la diversité de la planète.
Climat
Mayotte est située dans une zone tropicale maritime. Le climat y est chaud et humide. Les températures varient entre vingt-quatre et vingt-huit degrés tout au long de l’année. De novembre à avril, la saison des pluies succède à la saison sèche, qui s’étend de mai à octobre.
Bien que l’île ne soit pas à l’abri des cyclones, la pluviométrie y est modérée. Les pluies sont plus fréquentes sur les plateaux de moyenne montagne comme ceux de Basse-Terre que sur Petite Terre, située au large.
Histoire du Parc
Alors que Mayotte préparait son entrée au sein du territoire national, il fut décidé de créer un parc marin dans la zone afin de répondre aux objectifs de protection et d’utilisation intelligente de l’environnement. Deuxième parc marin à être créée, après celui d’Iroise en 2007, il est né en seulement trois ans alors qu’il avait fallu plus de dix ans pour que son aîné voie le jour.
Dès 2007, des discussions sont engagées quant à la création du projet. Dans la même année, les préfets de la Réunion et de Mayotte reçoivent la procédure de création du parc. Ils ont par ailleurs mandaté la Direction départementale de l’Agriculture et de la Forêt pour assurer la partie technique de la réalisation. En décembre 2010, un décret officialise la création du parc.
Objectifs du Parc
Le parc répond à sept objectifs définis très clairement. Il doit être un pôle d’excellence quant à l’étude et à la connaissance des écosystèmes marins de type tropicaux. Il doit veiller à la qualité de l’eau et à la gestion intelligente des mangroves. Il doit ensuite accompagner le développement de la pêche professionnelle ainsi que veiller à ce qu’elle soit respectueuse de l’environnement.
Le parc se charge aussi, au travers de différentes manifestations, de faire connaître la richesse de l’environnement marin au public. Enfin, il doit protéger le patrimoine naturel, océanique et humain, en mettant en valeur et en pérennisant les activités vivrières et permettre ainsi à tous les acteurs du parc d’évoluer au contact des autres.
La faune et la flore
Entouré d’une barrière de corail qui fait partie des plus grandes du monde, le lagon jouit d’une faune et d’une flore exceptionnelle. Il abrite des requins, comme le Nebrius Ferrugineus qui peut atteindre plus de trois mètres de long. On y trouve aussi des oiseaux qui posent leurs nids comme le crabier blanc, une espèce en voie de disparition.
Dans les mangroves et les petits îlots qui constellent les côtes de l’île, on trouve essentiellement des oiseaux. Il y a trente-cinq espèces d’oiseaux dont deux sont endémiques. Il s’agit du souïmanga et du drongo. Les mangroves abritent aussi un grand nombre de batraciens, comme des grenouilles et des rainettes, ainsi que différentes espèces de lézards. Le parc en compte treize.
On dénombre, dans les eaux du parc, plus de vingt espèces de mammifères marins. On y trouve des baleines à bosse, des dauphins, des dugongs et diverses espèces de tortues : la tortue luth, la plus grande des tortues ; la tortue imbriquée, avec ses écailles majestueuses ; ou la tortue caouanne, qui peut faire plus de cent kilos.
Les eaux des lagons et des mangroves regorgent d’espèces de poissons dont l’inventaire n’est à ce jour pas encore fait. Les poissons de haute mer, les poissons coralliens et de la mangrove ne sont qu’une petite partie des 750 espèces déjà répertoriées.
La flore est aussi très riche. L’île compte plus de mille espèces différentes. La concentration en espèces de Mayotte est plus importante que celle d’Hawaï et des Galapagos. On y trouve des cocotiers, des caféiers, des manguiers, des baobabs, des nattes et du bois noir.